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Le petit étudiant infirmier
11 septembre 2011

J'ai un PETIT problème.

Vous allez me dire, j'ai un problème. Et je l'avoue, parfois, je me demande effectivement si je n'en aurais pas un petit, tout, tout, tout petit. De problème, n'entrons pas tout de suite, au bout de deux messages, dans une logique tordue. Ça fait du chiffre, mais ce n'est pas le but recherché. Pas encore du moins. Donc, je disais que vous alliez me dire que j'ai un problème ! Pas spécialement grave, il peut même faire de moi un allié de poids dans les coups de bourre et les cas de victimes polytraumatisées-que-allez-y-donc-pour-trouver-un-quelconque-truc-intact. Je suis un amoureux inénarrable (Ce qui ne m’empêche pas de vous en parler, comme vous pouvez le constater en me lisant actuellement, j'ai tendance à aimer les paradoxes voyez-vous..) de la Technique, avec un grand T et tout, ouais. J'ADORE la Technique (Je jure que c'est la dernière fois que je mets un T majuscule, mais j'trouve ça tellement classe...), je pourrais ne faire infirmier QUE pour la Technique (Désolé...).

 

Bon, ça ne plairait pas forcément à tout le monde, et je me ferais surement taper sur les doigts TRÈS fort par mes professeurs, puissent-ils ne jamais me lire. De toute façon ce serait perdre un tout p'tit peu (Beaucoup.) d'humanité, vous vous rappelez, celle que je citais un message avant celui-ci en me présentant. Parce que oui, j'ai beau aimé la technique, il n’empêche que allez mettre un tuyau dans le nez de quelqu'un, le descendre jusque à son estomac, avant de le nourrir avec ; ou de faire d'autres chose hein ; bah... Ça a beau être super comme geste à réaliser, et franchement amusant, le patient, lui, il ne trouve pas ça foncièrement drôle, je dirais même qu'il trouve ça relativement inconfortable. Et je suis assez d'accord avec lui quand même. Et pourtant, j'aime ce geste, lui et d'autres hein, je ne suis pas chiant... Maiiiis, je vous en pries, laissez moi mener mes techniques à bout en respectant le schéma des soins...

 

Ce qui signifie qu'on PREVIENT le patient et qu'on S'INFORME de son bien être durant l'acte de soin. PREVENIR et S'INFORMER. Tout le monde a bien lu ces deux mots ? Il y aura une interrogation sur le sujet un jour. Oui, il y a aussi un truc nommé anamnèse, ou récolte d'information, avant le soin. Je crois que le nom est différent en France, mais je ne l'ai malheureusement pas en tête, ne vous gênez pas si jamais ça vous traversait l'esprit de m'en faire part. De toute façon, ce n'était pas le sujet, attention, c'est tout aussi important hein. Cela ne desservait juste pas mon propos dans le cas présent. Prévenir et s'informer, ça me semble, à moi du moins, relativement logique, je veux dire... Vous êtes en train d'enfoncer quasi un mètre de tubes en matière pas super trop confortable (Élastomère de silicone ou polyuréthane, ça donne faim hein ?) dans son nez et son œsophage au patient, vous ne pensez pas qu'il serait, je ne sais pas, juste un peu rassuré par le fait que vous lui parliez ? Je n'ai pas dit de blaguer avec lui, le sujet s'y prête peu, et s'il se met à éclater de rire, vous êtes bon pour recommencer le soin de a à z... Et donc de doubler l'inconfort. Mais juste de parler, avant, pendant, et après. Histoire de s'assurer que non, on ne peut rien faire de plus pour améliorer son confort.

 

Mais là, je m'éloigne du sujet, le sujet qui était la technique. Dont je suis amoureux. Je dirais presque que je fais ce métier pour le panel technique qui m'est offert. Et vous me direz que dans ce cas là, fallait faire médecine, urgentiste, voir même chirurgien, soyons fou ! Oui, bon, je suis relativement d'accord avec vous, mais disons que c'est un projet très lointain pour quand j'aurais quarante ans, un peu d'argent sur mon compte en banque, et que j'aurais émigré en Suisse, avec leur système d'étude... Que je cherche encore à comprendre. Ça me laisse quelque chose comme dix-neuf ans pour me préparer à ça. On en reparlera à ce moment.

 

Soyons honnête, je sais parfaitement que je ne suis pas le plus humain des personnels soignants, j'ai besoin de réfléchir pour réussir à parler, de vieux blocages sociaux qui refont surface aux moments les plus inopportuns. Je lutte un peu chaque jour contre, et je me force à parler, parce que si je prêchais sans appliquer, je me ferais l'effet d'un beau faux-cul. Donc je me force, à parler, à discuter, à chercher, à comprendre. Et généralement, après cinq minutes, je suis lancé, et là, je dois me forcer pour m'arrêter. Ce qui me fait penser qu'on devrait faire passer l'extinction de voix dans les accidents professionnels des professions de santé. (NB : Songer à présenter un projet de loi concernant ce sujet...)

 

Mais, et c'est une certitude, j'ai tout de même une très grosse préférence pour les techniques de soins bien faites. Donnez moi la possibilité de faire un beau geste, et je vais le faire, aussi bien que je le pourrais. Ma définition de aussi bien signifie que tant que j'ai pas approché la perfection sur un geste donné, je répète, répète, et répète. Et je finis par le maîtriser. J'aime la technique, d'où cette envie de me spécialiser dans des domaines qui me semblent en être garnis. Et de bosser dans un service d'urgence. Je n'irais pas jusque à dire que le contact humain y est moindre que dans d'autre services, mais je le pense tout de même un peu, expérience personnel inside, sincèrement, je parlais plus avec les infirmières en pédiatrie qu'aux urgences, le contact n'y est pas le même. Sachant cela, j'essayerais peut être à la fin de mes études et au long de ma carrière d'apporter un rien plus de chaleur. Mais ça risque d'être dur.

 

De là... Doit-on se fier à nos expériences personnelles dans le domaine de la santé pour améliorer celle de nos futurs patients, ou juste continuer à poursuivre dans la voie tracée par nos prédécesseurs, qui eux avaient l'expérience là où nous avons la jeunesse et les illusions ?

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